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« Je me suis sentie très seule, presque abandonnée » : comment j’ai survécu à ma fausse couche

Non, une fausse couche, ce n’est pas « rien ». Il y a le moment où tout s’écroule, le choc de la découverte, l’incompréhension. Il y a les souffrances physiques. Et puis, il y a l’après, quand on doit remonter la pente et faire son deuil.

Le 22 novembre 2013

Si je souhaite témoigner, c’est parce que j’ai eu le sentiment très net, ces derniers mois, que cet événement malheureux, qui peut arriver à toute femme pendant sa vie — si tant est qu’elle souhaite avoir des enfants — est à la fois largement méconnu et très minimisé. Voici donc mon expérience.

Avec mon ami, nous parlions de bébé depuis plusieurs mois, mais par précaution, nous voulions attendre que la période d’essai de son CDI soit terminée pour commencer « les essais » (le vocabulaire autour de la conception d’enfant me laisse toujours rêveuse : on met un bébé « en route », on « commence les essais », « ça marche » ou pas, etc.).

Au mois de juin, nous mettons donc en branle (ha ha) ce projet bébé. Et ça marche du premier coup. Nous sommes sur un petit nuage, tout à notre bonheur. Moi, je guette les premiers symptômes du grand changement de nos vies qui s’amorce en moi (j’ai jamais été aussi contente d’avoir la gerbe). Et nous voilà partis pour la première échographie, dite « de datation », qui pour moi était programmée à 8 semaines d’aménorrhée (les calculs deviennent primordiaux, aussi, dans l’univers des futures mamans).

Or cette échographie révèle que l’embryon est trop petit : il serait âgé de 6 à 7 SA (semaines d’aménorrhée) alors que je suis à 8. Une seconde échographie est programmée la semaine suivante, pour vérifier si la grossesse a évolué ou pas.

Cette annonce nous est tombée dessus comme la lame d’une guillotine.

Cette semaine d’attente sera cauchemardesque pour moi, car j’ai vu, un à un, s’estomper les symptômes de la grossesse : douleurs aux seins, sensation d’être barbouillée, fatigue intense, tiraillements dans le bas du ventre, etc. La seconde échographie confirme donc que la grossesse s’est arrêtée.

Nous étions tellement enchantés, ravis, transportés par cette grossesse, nous avions tellement imaginé notre futur bébé, qui naîtrait en mars, qui serait peut-être un garçon ou peut-être une fille (on ne voulait pas savoir avant la naissance), qui s’appellerait comme ci, comme ça, on calculait la date du congé maternité, du congé paternité, etc. Cette annonce nous est donc tombée dessus comme la lame d’une guillotine.

Le manque d’empathie du corps médical

Cette deuxième écho a eu lieu un vendredi, j’ai donc attendu le lundi pour appeler ma sage-femme, celle qui m’avait prescrit la prise de sang pour vérifier la grossesse, le bilan sanguin de début de grossesse et les vitamines de femme enceinte. Lorsque je l’appelle pour l’informer que ma grossesse s’est arrêtée, elle a l’air étonnée de mon appel :

« Euh oui, mais moi je peux rien faire pour vous hein, faut appeler l’hôpital ».

Bon. Merci pour votre soutien.

J’appelle donc la maternité de l’hôpital. J’ai eu beaucoup de mal à avoir une personne au téléphone, et lorsque j’ai enfin pu parler à quelqu’un pour expliquer ma situation, on m’a répondu d’un ton très sec « Ah mais nous on ne s’occupe pas de ça, faut appeler le service gynéco ».

« Ça » ? Vous voulez dire « mon bébé mort » ? Vous, vous ne vous occupez que des vivants, hein ?

J’appelle donc le service gynécologie, qui me dit de venir aux urgences. Moui, alors moi c’est pas trop mon délire de poireauter toute la journée aux urgences, surtout que j’arrête pas de pleurer.

J’essaie donc d’appeler l’autre maternité (je suis à égale distance entre deux hôpitaux). Là, j’ai enfin quelqu’un d’agréable, qui me dit de venir directement au service gynéco de l’hôpital, et que quelqu’un s’occupera de moi. C’est ce que je fais dès le lendemain, accompagnée de mon amoureux.

Déception : le médecin ne me reçoit même pas dans son bureau, mais dans le couloir, à côté de la salle d’attente où de joyeuses futures mamans attendent leur échographie.

Je dois donc décrire mon problème, avec les dates précises, sans pouvoir poser les questions que j’ai en tête (quand est-ce que je vais effectivement faire la fausse couche ? Comment ça se passe ? Est-ce que je vais avoir mal, saigner, est-ce qu’il faut attendre que ça se fasse tout seul ou pas ?). Je repars avec une ordonnance de prise de sang, et la consigne de revenir le vendredi avec les résultats.

Voilà comment se passe une fausse couche

Lorsque je reviens, il me fait une échographie, et constate effectivement que le sac embryonnaire se déforme, ce qui signifie que la fausse couche est imminente. Il me propose alors trois choix :

  • laisser faire, mais ça pouvait encore prendre quelques semaines
  • déclencher avec des médicaments : je ferais alors la fausse couche chez moi
  • faire une aspiration, sous anesthésie générale.

J’aurais bien aimé pouvoir laisser faire tout seul, car moins on me touche mieux je me porte, au niveau médical, mais je commençais mon nouveau travail deux semaines plus tard : je ne pouvais pas attaquer ce nouveau job en ayant peur à chaque instant de faire ma fausse couche. J’ai donc opté pour la solution médicaments.

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C’est le même médicament qu’on donne pour les IVG médicamenteuses : du Cytotec. En lisant la notice, j’ai constaté que c’était avant tout un médicament qui soignait les ulcères d’estomac (et qui provoquait, accessoirement, des spasmes utérins). Très bien, si j’en avais un qui commençait, il risquait pas de s’attarder !

J’ai commencé à prendre des comprimés le samedi. J’espérais faire cette fausse couche pendant le week-end : mon amoureux était avec moi, au moins on traverserait cette épreuve ensemble. Mais la vie, qui est parfois une sacrée chienne, et qui avait visiblement envie de m’emmerder, en a décidé autrement : je suis retourné voir le médecin le mardi, rien n’avait été évacué, malgré le fait que j’avais senti le décollement du sac.

Vous avez déjà détapissé une pièce ? Vous voyez, quand vous attrapez un lé et que vous tirez très fort ? Bah voilà. Pareil, mais dans mon utérus. Charmant. Mais on persiste, on se tient au plan, et on double la dose de médoc.

« Comme des grosses règles » ? Vraiment ?

Quand j’avais demandé au médecin si j’aurais mal, si ça saignerait beaucoup, il m’avait répondu « Baaaah c’est comme des grosses règles ». On voit bien que ce mec n’a pas d’utérus : ça n’a rien à voir avec des grosses règles.

C’est plutôt un mini-accouchement.

J’ai senti mon col se dilater, mon utérus se contracter, l’œuf passer à travers le col, suivi du placenta et de tout le sang qu’il faut pour fabriquer un petit être humain. J’ai passé l’après-midi seule, dans la baignoire, à souffrir physiquement et mentalement, à voir ces petits morceaux de chair qui auraient pu être mon bébé, avec l’impression qu’une artère avait pété tellement je saignais goutte à goutte.

Détail sympathique : voilà plus d’un an que j’ai adopté la coupe menstruelle, je n’avais donc pas de serviettes hygiéniques chez moi. Or la coupe est fortement déconseillée pendant une fausse couche (tout doit pouvoir s’évacuer) et d’ailleurs, quand j’ai tenté de la mettre, mon col était tellement sensible que c’était horriblement douloureux.

J’ai donc fait mes fonds de tiroir, et retrouvé deux pauvres serviettes, qui ont fait l’affaire jusqu’à ce que je puisse sortir en acheter le lendemain.

Mais mon calvaire n’était pas terminé : je pensais que c’était fini, et qu’en allant voir de nouveau le médecin, il allait me dire que tout était parti. Mais non.

J’ai passé l’après-midi seule, dans la baignoire, à souffrir physiquement et mentalement, à voir ces petits morceaux de chair qui auraient pu être mon bébé.

Il restait des « débris » (le vocabulaire lié à la fausse couche est tout aussi étrange que celui lié à la conception). On a attendu 3 semaines, pour voir si ça partait tout seul, mais malgré le fait que je saignais en continu (et je ne pouvais toujours pas utiliser ma coupe, ô joie, j’ai constaté à quel point j’avais perdu l’habitude des serviettes), il restait toujours quelque chose. J’ai donc dû subir une aspiration, car au-delà de ce délai, je risquais une infection.

Je suis entrée en ambulatoire, le matin, à 8h, accompagnée de mon amoureux qui avait pu prendre sa journée. On m’a emmenée au bloc vers 10h (en vérité, je ne me souviens plus bien des horaires, grâce au médicament magique qu’on vous donne avant les interventions et qui vous envoie au pays de Candy).

Tout le monde était très gentil, mais ça n’empêche pas les mots malheureux.

Alors que j’étais sur la table d’opération, juste avant qu’on m’endorme, je me suis mise à pleurer : c’était trop, ça faisait plus d’un mois que j’avais appris que ma grossesse s’était arrêtée, et 3 semaines que je saignais sans arrêt, que je souffrais physiquement et mentalement.

C’est là que le charmant anesthésiste s’est penché sur moi et m’a demandé pourquoi je pleurais. Incapable de répondre, je l’ai insulté mentalement :

« À ton avis Ducon ? Tu crois que ça me fait plaisir d’être là, les jambes écartées, à attendre que ton collègue aille enlever mon bébé de mon ventre avec son tuyau d’aspirateur ? ».

Mais c’était enfin fini. Lorsque je suis sortie de l’hôpital, je ne saignais presque plus. En revanche, j’étais épuisée : les saignements continus avaient provoqué une anémie, et les produits de l’anesthésie ont mis longtemps à s’estomper totalement de mon organisme.

Colère, tristesse, solitude : le long chemin pour surmonter une fausse couche

Je suis consciente que la façon dont les fausses couches se déroulent, et dont elles sont vécues changent en fonction des personnes. Mais j’ai très mal vécu cette épreuve.

D’abord, elle a été très longue, et éprouvante physiquement pour moi. Et puis, je me suis sentie très seule, presque abandonnée.

J’avais le sentiment que personne ne me comprenait, que personne ne savait à quel point j’étais désespérée, à quel point j’avais envie de pleurer en permanence, à quel point le fait de me lever de mon lit le matin était un exploit.

J’en voulais aux femmes enceintes, aux gens qui avaient des enfants et qui s’en plaignaient. Vous savez, le genre de discours « Oula, profitez de votre jeunesse, ça change tout quand on a des enfants et on peut pas revenir en arrière ».

J’en voulais aux gens qui savaient ce que je traversais, mais qui ne m’en parlaient pas ou qui ne m’appelaient pas, ou qui me parlaient d’autre chose.

J’en voulais à ma famille, à mes amis, à mon amoureux même, qui s’en est remis très vite. J’en voulais aux personnes à qui j’en parlais, et qui me disaient « C’est pas grave, vous en aurez un autre, ça marchera la prochaine fois ». J’en voulais pas un autre, je voulais celui-là !

Le pire a été ce médecin, une femme, qui m’a dit « oh, moi je m’y suis toujours reprise à plusieurs fois pour avoir mes enfants, ça ne m’a pas empêchée de devenir mère ! ».

Tu veux dire que tu as connu la souffrance que je vis actuellement, et que même toi tu la minimises ?

Comment leur expliquer que ce qui me fait souffrir, c’est justement qu’il n’ait pas eu la chance de vivre ?

Car oui, c’est une épreuve qui est très minimisée. Ça fait aujourd’hui deux mois que j’ai fait cette fausse couche. J’ai toujours envie de pleurer, je suis toujours malheureuse. Et les gens qui m’entourent ne comprennent pas. Après tout, c’est vrai, ce n’était pas un enfant, un vrai. Il n’a jamais vécu.

Comment leur expliquer que ce qui me fait souffrir, c’est justement qu’il n’ait pas eu la chance de vivre ? Comment leur expliquer que faire une croix sur une vie rêvée, imaginée, pour un enfant, ce n’est pas moins difficile que de faire une croix sur un véritable enfant qui a vécu ?

Car la vie de cet enfant, je l’avais imaginée, je l’avais projetée, et en cela, pour moi, elle était aussi réelle que la vie d’un enfant qui est né, qui a respiré, qui a parlé. Voilà pourquoi je pleure encore : je porte le deuil d’une vie rêvée.

Bien sûr, je me tourne aujourd’hui vers l’avenir. Et le fait d’écrire ce témoignage m’aide aussi à me dire que c’est passé, que c’est fini, et que je peux maintenant penser à commencer une autre grossesse, sans projeter sur ce futur bébé les angoisses liées au deuil que je viens de vivre.

J’espère simplement que l’épreuve que j’ai traversée pourra aider d’autres personnes qui vivront la même chose que moi.

Vous qui, peut-être, avez vécu cela, parlez-en : le plus dur, c’est de se sentir seule. D’avoir le sentiment que toutes les autres ont réussi là où vous échouez : donner la vie.

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Cy pour Madmoizelle

Un an plus tard…

Ma thérapie m’a énormément aidée à passer ce cap difficile. J’ai pu exprimer ma douleur, m’autoriser à la ressentir, à vivre pleinement ce deuil. Au mois de décembre l’année dernière, il y a eu une journée « clé ».

C’était au repas de Noël, dans la famille de mon compagnon. Son cousin nous a annoncé qu’il allait avoir un bébé. Nous nous sommes alors isolés, tous les deux, et là, pour la première fois, nous avons vraiment partagé notre douleur, en pleurant ensemble. Ce moment m’a permis de tourner la page, ça a été un déclic. Et pour lui aussi : c’est à partir de là qu’il s’est autorisé à exprimer sa propre douleur.

Trois semaines plus tard, nous découvrions… que j’étais à nouveau enceinte !

Un bébé prévu pour septembre, dont nous ne voulions pas savoir le sexe. Là aussi, l’accompagnement de mon thérapeute a été essentiel pour tenter de vivre sereinement cette nouvelle grossesse. Lors de la toute première échographie, à 8 semaines, nous avons fondu en larmes en entendant son petit coeur battre… Mon compagnon m’a dit « Là, je réalise ce que nous avons perdu. Son coeur à lui n’avait jamais battu ». Nous sommes restés un peu anxieux tant que le fameux cap des 3 mois n’était pas passé.

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Gustavo Fring via Pexels

Au mois de mars, j’ai commencé à avoir des contractions assez douloureuses, que j’ai mises sur le compte d’un long trajet en voiture. Mais elles ne s’arrêtaient pas. Au bout de 10 jours, ma sage-femme m’a conseillé d’aller faire une échographie à l’hôpital

Nous avons été reçu par un maïeuticien un peu psychologue sur les bords, qui, après m’avoir examinée et conclu que tout allait bien, m’a parlé de ma fausse couche, et m’a demandé à quelle date cette première grossesse aurait dû arriver à terme.

— Le 22 mars.
— À quelle date avez-vous commencé à avoir des contractions ?
— Le 22 mars…

Il n’a rien ajouté, tout était dit. Et les contractions se sont estompées.

J’ai vécu le reste de cette grossesse assez sereinement, malgré les avertissements des médecins concernant mon rythme de vie. En effet, je faisais, deux fois par semaine, des trajets de plus de 6h aller-retour pour aller travailler ; mon métier lui-même (prof en lycée) était générateur de stress et m’obligeait à être debout toute la journée.

Pour eux, cela représentait une menace d’accouchement prématuré. Mais pas assez menaçant, cependant, pour m’arrêter, ce qui mettait mon compagnon en colère :

« Ils te font flipper en te disant que ton rythme de vie est dangereux pour le bébé, mais ils ne font rien pour que tu puisses te reposer, c’est idiot ! ».

Malgré tout, la grossesse s’est bien passée, j’ai travaillé jusqu’à la fin de l’année scolaire, et j’ai passé mon concours, que j’ai réussi haut la main ! Ensuite, j’ai pu bénéficier de deux mois et demi de congé pré-natal, grâce aux vacances scolaires… Un des avantages de l’Éducation Nationale.

J’ai donc pu rester tranquille chez moi, souffrir tranquillement de la chaleur comme toute femme enceinte en été, et préparer mon petit nid douillet. J’ai vraiment très bien vécu cette fin de grossesse.

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Freestocks via Unsplash

Il faut tout de même que je vous raconte un autre événement en lien avec ma fausse couche. Un soir, au mois d’août, mon compagnon et moi nous sommes engueulés.

Nous étions tous les deux sur les nerfs, mal dans notre peau, et ça a pété, chose rare pour nous qui n’élevons jamais la voix et sommes plutôt d’un tempérament très calme et posé. J’ai eu envie de pleurer toute la soirée, il est allé se coucher et je suis restée un peu au salon. Et puis, j’ai regardé la date. Nous étions le 20 août, date à laquelle j’avais fait ma fausse couche médicamenteuse, seule chez moi, un an plus tôt…

Près d’un mois plus tard, j’accouchais d’une magnifique petite fille, née à terme le 19 septembre à 1h37 du matin, avec le visage tourné vers le ciel.

Au milieu du tourbillon d’émotions de la naissance, une pensée à la fois triste et belle m’a traversée : elle regarde vers le ciel celui qui aurait pu être son grand frère.

Notre fille a fêté ses trois mois la semaine dernière, et tout va bien. Vraiment. Nous n’avons pas oublié, mais c’est grâce à cette épreuve qu’elle nous charme de ses sourires et de ses « areuh ». Alors j’envoie beaucoup de courage, de force et de réconfort à toutes celles qui ont traversé cela, ou qui le traverseront.

J’ai reçu quelques témoignages en message privé, j’ai suivi quelques parcours, et ce que je peux vous dire, c’est qu’on peut s’en remettre. On n’oublie jamais, mais on s’en remet, et on arrive à être pleinement heureux. Courage !

À lire aussi : Je ne savais pas ce qu’étaient les « œufs clairs » jusqu’à ma fausse couche

Crédit photo : Fa Barboza via Unsplash

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Les Commentaires

130
Avatar de stelly224@
21 septembre 2021 à 22h09
stelly224@
Je suis vraiment bouleversée par ce témoignage. J'espère de tout cœur que cette personne soit entourée et toujours accompagnée dans son deuil. Dans ce témoignage, on voit clairement le processus de deux naissance, celui de l'enfant à naitre et celle de la futur mère. Les deux étant liés, si un s'arrête l'autre aussi. C'est là, à mes yeux, toute la différence avec l'avortement où, dans certains cas, la femme n'est pas dans un processus de maternité, d'où le fait qu'elle ne projette rien sur l'enfant à naitre et le considère comme un amas de cellule, enfin dans certains cas, chaque situation étant différente. Je n'ai jamais avorté, donc je généralise mais je suis bien consciente que chaque femme vit cette situation à son échelle. Pour revenir au témoignage, ce qui m'arrache le cœur, c'est bien que la "naissance" de la futur mère à été "arrêtée" de force et c'est ça qui rend la situation difficile. C'est une double fausse couche, cette femme a subi deux deuils : celui de son enfant qu'elle ne connaitra jamais et celui de la mère qu'elle n'a pas pu être à ce moment là. Je pense que si il y a autant d'indifférence au sujet de la fausse couche, c'est que la conception de la grossesse et de l'accouchement c'est uniquement du point de vue du bébé. On oublie qu'une femme ne nait pas maman, elle le devient et c'est là tout le problème, y compris de la part médical. Je suis effarée pas l'attitude de la gynécologue, surtout lorsqu'elle évoque ses fausses couches. A croire qu'elle aussi a intégrée simplement qu'une femme qui fait une fausse couche, c'est normal.
Cette idée de la maternité, je l'ai eu en lisant " la naissance en BD" de Lucile Gomez, que j'avais acheté pour une amie qui veut être maman. Quoi qu'il en soit, je souhaite à la maman tout le soutien possible. Je n'ai pas d'enfant et je ne veux pas en avoir, mais ça n'empêche pas que je suis très sensible sur le sujet. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, madame, que vous trouvez du réconfort auprès de votre fille et votre compagnon.
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