3e œil, Truies sixties II, World wild rex, Inside shot, Amour belge, Siamois… Non, ce ne sont pas des titres de films de la Nouvelle Vague, mais, pêle-mêle, les noms que Bastien a attribué à ses tableaux. « Bastien est un esprit torturé » nous confie, rieur, un de ses amis, mais ce soir Bastien est surtout un grand fêtard euphorique et déconneur. Entouré de ses potes, il file comme une flèche, à droite à gauche du bar bondé, ce soir, à l’occasion de son vernissage. Son œuvre, décrite comme à mi-chemin entre le cubisme et le surréalisme, met en scène des personnages difformes dans des couleurs rabattues et rompues. Les touches de bleu-vert savamment lâchées donnent une certaine intensité au rocambolesque des scènes peintes. Si on était néerlandais, je vous dirais « allez voir cette expo sous champignons hallucinogènes ». Mais on est en France, alors je ne vous le dirai pas.
Rencontre avec Bastien, dans les toilettes du bar (les salles d’eau, c’est toujours plus intimistes)
Ton parcours, en quelques mots ?
J’ai fait les Beaux-Arts de Poitiers, puis un Master 2 d’arts plastiques à la Sorbonne. Et en ce moment je prépare mon concours pour être prof de dessin. Sinon, je vole aussi des scooters depuis l’âge de 4 ans.
Comment décrirais-tu tes peintures ?
Viscérales, démoniaques, cauchemardesques. Et on dit aussi que je ressemble à Jude Law.
Est-ce la première fois que tu exposes ?
Il y a déjà eu une expo avant, au Cercle Rouge. Lazy Flow avait d’ailleurs mixé pour moi. En fait, je fais du dessin depuis dix ans, et de la peinture depuis 2 ans.
L’échange sera bref : ce soir, Bastien est très demandé. Il doit déjà s’éclipser pour vendre son 4e tableau de la soirée (prix : entre 300 et 500 euros). L’énergumène, après quelques dernières blagues second degré et jeux de mots, nous fait un signe de la main et sort par la porte près du lavabo.
L’expo est visible jusqu’au 2 février. Si vous êtes sur Paris, filez au 4 éléments (métro République) y jeter un œil.
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