Précédemment dans #62jours : Les envies d’être versus les envies passives : Maître Yoda contre ma Mean Girl intérieure #62jours
Je travaille mieux sous pression. Quand un exercice est noté, et surtout chronométré, je me défonce. Quand il n’y a qu’une seule tentative, quand on ramasse les copies dans 4 heures, je suis audacieuse, inspirée.
Dans ces situations, je donne le meilleur de moi-même. Et c’est ridicule quand j’y pense, parce qu’au fond, je déteste travailler sous pression.
J’ai en horreur ces contraintes arbitraires, ces tests biaisés qui ne mesurent rien d’autre que la résistance au stress. Alors que je suis tellement, tellement plus exigeante et tellement plus rigoureuse quand on me laisse le temps de faire les choses bien.
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Quand mon exigence me paralyse
Sauf que les choses ne sont jamais assez bien faites à mon goût. Tu connais la citation « le mieux est l’ennemi du bien » ? Voilà. Je la trouvais idiote jusqu’à ce que je me rende compte des projets que je ne termine pas, que je ne réalise pas, au prétexte qu’ils ne sont pas assez aboutis.
Pas assez recherchés. Pas assez BIEN. Mon niveau d’exigence parasite mes envies de faire, et qui ça frustre ? Maître Yoda ET ma Mean Girl, bravo le veau. (Si tu es largué•e à la lecture de cette phrase, il te manque le chapitre sur mes envies d’être vs les envies passives, ou Maître Yoda vs ma Mean Girl intérieure).
Je ne vais pas me foutre la pression pour tout ce que je fais dans la vie, au motif que ça me fait bosser plus efficacement, ou faire des choix plus rapidement.
Qu’est-ce qui fait que je m’auto-sabote comme ça ? Je sais, bien sûr.
Le doute. Ce petit enfoiré.
Ce doux poison qu’est le doute
C’est le doute qui me ralentit. C’est lui qui me persuade que ce n’est jamais assez bien pour être présenté au monde. Que je ne suis pas capable.
C’est la petite voix qui me souffle « t’es sûre ? » quand j’hésite, qui renchérit « t’es VRAIMENT sûre ? » quand je réponds oui. C’est cette drôle d’onde qui me laisse incertaine, hésitante, et qui me retient parfois d’essayer, au motif que je risque d’échouer.
Le doute est un grain de sable qui enraie mes rouages. C’est un poison qui m’embrume l’esprit. Mais c’est un poison agréable, parce que justement, il m’empêche d’échouer.
Sauf qu’il m’empêche carrément d’essayer, il me retient de persévérer, bref : il m’englue, me ralentit, me fait perdre du temps et de l’énergie.
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Et si le doute n’était plus mon ennemi ?
Je n’ai pas envie de me débarrasser du doute, même si je le pouvais. Il est utile, c’est un véritable filet de sécurité. Tout le problème consiste à éviter de finir prisonnière de ce filet.
Le doute n’est donc pas mon ennemi. Il fait aussi partie de ces voix que je cherche à mieux écouter. Je ne dois pas être en conflit avec lui.
Première étape : je dois reconnaître le doute. Avoir conscience que cette pensée qui me traverse l’esprit, c’est un doute.
Ensuite, je l’écoute. Qu’est-ce que ce doute essaie de me dire ?
Est-ce qu’il me met en garde contre la nouveauté ? Attention, on n’a jamais fait ça, je ne trouve pas le fichier « expérience », donc c’est une plongée dans l’inconnu. Tu es SÛRE de vouloir faire ça ?
Est-ce que le doute me signale une lacune de raisonnement ? D’habitude, ce schéma de pensée t’amène à considérer tel ou tel cas de figure. Qu’en est-il cette fois-ci ?
Est-ce qu’il cherche à protéger mon ego ? Si tu échoues, ça va piquer… Certes, mais je n’ai que faire de cette bienveillance mal placée (j’y reviendrai).
Est-ce qu’il se fait le messager de ma peur, tapie au creux de mes tripes, qui tente une sortie discrète ? C’est un autre problème. (J’y reviendrai aussi).
Je doute et j’avance
Voilà le travail qu’il me faut accomplir face à mes doutes : les nommer, les écouter, y répondre. Le doute est un messager, une information, et il ne doit plus être une limite, que je traîne avec moi.
Tout ce que je n’ai pas dit, pas fait, pas tenté, pas raté, pas recommencé, c’est à mes doutes que je le dois. C’est dur, de se réconcilier avec cette partie de moi, qui m’a fait perdre tant de temps, d’énergie, d’opportunités aussi.
Mes doutes font pourtant partie de moi, et j’en ai besoin pour garder la tête froide et les pieds sur terre. C’est sain, de douter. Ce qui ne l’est pas, c’est d’être prisonnière de ses doutes.
Cet exercice s’annonce difficile, j’ai la sensation de n’avoir que 2 vitesses face au doute : je m’écrase ou je l’écrase. C’est pour ça que je commencerai par me répéter cette affirmation : le doute n’est pas mon ennemi.
Il a quelque chose à me dire, pour mon bien. C’est parce que je n’ai pas su l’écouter pendant toutes ces années, que j’ai la sensation d’avoir été bridée.
Désormais, j’ai cette certitude : le doute n’est pas mon ennemi.
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