Dans la jungle de la production littéraire, de vaillants individus continuent de se lancer dans la folle aventure de l’édition, malgré sa redoutable concurrence, pour proposer des livres audacieux et novateurs.
Découvrir des maisons d’édition entreprenantes et dynamiques, qui font un chouette travail d’édition qui vaut le coup d’oeil, ça vous dit ? Tel est le nouveau rendez-vous que j’ai envie de vous proposer !
À lire aussi : Rencontre avec Brune, co-fondatrice d’une maison d’édition
On commence avec la maison d’édition Le diplodocus, créée en 2015 et portée par Floriane Charron.
Depuis l’année dernière, cinq livres sont déjà affichés au compteur de la maison. Je vous suggère donc un petit tour d’horizon de ce qui a déjà été publié dans la maison !
On trouve dans le catalogue du Diplodocus des albums illustrés et des livres d’activités. Jusque là rien de bien original. Et pourtant, la maison opte pour des choix éditoriaux marqués par leur modernité, qui vont à l’encontre des conventions commerciales, et offre une vraie réflexion dans l’interaction proposée entre le livre et l’enfant.
À lire aussi : Trois livres pour enfants qui ne les prennent pas pour des zozos
Pour les artistes en herbe, Temps de chien de Marion Barraud est une grande frise à colorier (25x200cm) farfelue, qui permet notamment de colorier des glaces géantes ou des chiens en train de faire la chenille, un cookie à la main.
Au-delà de la simple activité de coloriage, l’illustration de la frise montre un village de chiens au fil des saisons : si on veut bien faire les choses, il s’agira alors avec ses petits crayons de saisir toutes les nuances des couleurs des saisons (ou de faire n’importe quoi, vous faites bien ce que vous voulez).
À lire aussi : Le cahier de coloriages Harry Potter, ou la coolitude incarnée
Restons dans les coloriages avec le fort étonnant Des villes à colorier de Lucie Albon, à la frontière entre livre de coloriage et documentaire sur le street art.
Des photos de grands collages réalisés par Lucie Albon dans les rues de Lyon, New York et Tokyo sont laissés à la responsabilité de l’artiste en herbe qui, devant son livre, va pouvoir leur apporter toute la couleur dont il aura envie. Libre à lui aussi de continuer le dessin sur les pages blanches disséminées dans l’ouvrage !
À lire aussi : Un cahier de coloriage spécial tatouages
Voilà pour les livres d’activités ! Du côté des albums, les trois parutions valent aussi le coup d’oeil.
Si vous avez des tout-petits dans votre entourage, il est possible de leur mettre entre les mains Dans la rue de Tineke Meirink, qui est un imagier tout carton.
Des photos prises dans la rue, qui pourrait être la vôtre comme la mienne, sont détournées selon les illusions d’optique que l’on peut deviner. Un marquage au sol devient ainsi une tête de roi, et un arbuste touffu prend le visage d’un gros oiseau.
Le livre est un véritable hymne à l’imagination et à l’émerveillement quotidien, et invite à rendre un peu plus chouette l’esthétique urbaine qui nous entoure.
À lire aussi : Outings Project, le street art mêlé à la peinture classique
Qu’est-ce qu’il y a dans ton ventre ? de Sara Trofa et Elis Wilk est un album d’où s’échappe la voix d’une future maman expliquant à l’aîné qu’il se cache un petit être vivant dans son ventre.
Si le thème de la grossesse et de l’annonce du nouveau-né à venir peut paraître un peu convenu, le traitement n’en est rien : avec douceur, mais aussi humour et fantaisie, la future maman fait des associations d’idées curieuses et réjouissantes (un dinosaure endormi, une planète) , ce qui apporte un peu de piquant à une thématique très exploitée en littérature jeunesse, et souvent un peu mielleuse.
À lire aussi : L’Instant Putassier – Les Pousse-à-la-Grossesse
Le grand écart de Thomas Scotto et Lucie Albon, c’est l’histoire d’Anya, qui doit abandonner son pays d’origine pour aller vivre dans un ailleurs dont elle ne connaît pas la langue.
Elle fait la connaissance d’un garçon, un peu plus grand qu’elle ; un garçon qui respire la liberté, qui danse, et qui s’échine à réussir à faire… le grand écart.
Avec beaucoup de douceur, on parcourt la ville inconnue avec Anya, on se heurte à ses incompréhensions et ses angoisses. L’album aborde ainsi tout en subtilité la question de la confrontation et l’incompréhension des langues, le fait de parvenir à s’intégrer et de repartir de zéro.
À lire aussi : J’ai testé pour vous… déménager sans cesse
Le diplodocus est une maison d’édition toute nouvelle, mais qui nous fait déjà plusieurs promesses : celle d’une exigence sur le fond (les thèmes abordés, les valeurs défendues)et sur la forme (les illustrations mais aussi la qualité de l’objet-livre). Elle propose des livres modernes, ludiques, étonnants et dans l’air du temps, loin d’une production formatée. Une maison à suivre !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires