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Culture

Ces choses qui m’attirent dans les séries (alors que dans la vraie vie, pas du tout)

Regarder trop de séries, c’est aussi prendre le risque de se mettre à rêver de choses qui ne nous font pas envie d’ordinaire. En voici quatre exemples.

Y a des choses comme ça, qui sont très claires dans nos têtes dès le début et qu’on ne s’imagine pas voir changer, jusqu’à ce qu’une série vienne foutre le bordel dans nos convictions.

Des choses dont on était persuadés de ne pas avoir envie, qui ne nous ont jamais fait rêver, et qui nous paraissent vachement plus intéressantes après avoir observé le point de vue d’une série sur le sujet.

Voici quatre choses dont je ne pensais pas avoir envie avant de commencer à regarder trop de séries.

Le mariage

Le mariage, ça m’a jamais vraiment fait envie. Depuis que ma mère m’a mariée à mon amoureux de maternelle quand on avait quatre ans, ça ne m’intéresse plus. Been there, done that. (on a jamais divorcé, d’ailleurs, il serait grand temps que je le rappelle).

À la limite, je me suis dit que je pourrais toujours organiser une grosse cérémonie avec tenues adaptées, échange de voeux et d’alliances, grosse teuf, alcool et banquet – juste une journée passée à célébrer notre amour avec potes et famille, sans vraiment s’engager sur le papier.

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Mais comme dans les séries américaines ça parle sans arrêt de mariage, et qu’on a tendance à vivre par procuration à travers les personnages (fictifs, donc hein, une activité tout à fait saine) qu’on suit chaque semaine, ça finit par devenir difficile à ignorer. Si la réalité du mariage ne me fait pas rêver (du moins telle que je la conçois, évidemment), sa version fictive me fait pleurer des torrents de larmes d’émotion et d’envie.

Et pas besoin de tomber dans le super-pompeux, super-mielleux et gros cliché avec demande à genoux au restaurant avec un “Oui” retentissant sous les applaudissements. Même quand c’est un peu foiré, ça me donne envie. Comme dans Scrubs, quand Carla répond qu’elle doit réfléchir quand Turk lui fait sa demande, qu’il passe des semaines à la harceler en lui redemandant tous les jours et qu’il finit par lâcher l’affaire, jusqu’à ce qu’elle l’appelle en lui disant de lui reposer la question.

Niveau spontanéité, c’est pas le top, mais quand J.D. se met à courir autour du couple fraîchement fiancé en criant comme un gosse, je fonds systématiquement et je me surprends à envier Turk et Carla.

Si ça continue comme ça, non seulement je vais me marier, mais je vais en plus imposer au malheureux élu de refaire toutes les scènes de demande en mariage marquantes de la télévision, et ça va vite devenir gonflant.

Les joies de la colocation

La vie en communauté, c’est pas tellement mon truc. Je suis une sauvage, j’aime bien être tranquille, seule, dans mon coin, sans personne pour me parler, m’imposer ou me demander quoi que ce soit, me laissant libre d’aller et venir jour et nuit sans me soucier du confort des autres.

Et comme je vis actuellement en coloc (même si c’est avec mon cousin et qu’il n’est pas souvent là), je peux désormais confirmer la théorie selon laquelle la vie à plusieurs, c’est inenvisageable pour moi sur le long terme.

friends-fontaineCe canapé, ce lampadaire devant cette fontaine… tout ça ne serait qu’un leurre ?

Mais quand on a grandi devant Friends, l’idée de vivre avec mille personnes qui vont et viennent sans arrêt devient forcément plus séduisante. Ça a l’air cool, vu à travers un écran. Ils passent leur temps à se marrer, à se f aire des crasses, à se raconter leurs misères, à manger, à faire les cons – ils ne sont jamais seuls, jamais en chien, et restent solidaires les uns des autres. Ça a quand même l’air super marrant, dans l’ensemble. Même quand ils s’engueulent, y a moyen de rigoler.

En réalité, si j’avais des potes qui passaient leur temps à entrer chez moi sans frapper, à fouiller dans mon frigo, à venir m’emmerder à toute heure du jour ou de la nuit sous n’importe quel prétexte et à passer 80% de leur temps sur mon canapé, j’aurais bien les boules. Y a pas moyen d’être tranquille deux minutes, et quand on arrive à se trouver deux minutes de solitude pour s’offrir un peu de bon temps, y a toujours des potes dans l’immeuble d’en face pour nous griller en pleine action. Su-per.

Finalement, je suis bien contente de pouvoir voir mes potes en dehors de mon appartement, quand j’en ai envie, et pas parce que leur frigo est vide ou qu’ils n’ont pas envie de rester seuls. Dès qu’on envahit un peu trop mon espace personnel, je retourne à l’état sauvage, alors c’est vraiment pas une bonne idée.

Le combat contre le mal

Quand j’étais petite, comme beaucoup de filles, je voulais être Buffy ou Xena ou faire partie des X-Men, ou les trois en même temps, et bien plus encore. Je me voyais déjà combattre le mal dans la cour de récré, impressionnant tous mes petits camarades par ma force surhumaine et leur sauvant la vie même s’ils m’avaient collé du chewing-gum dans les cheveux deux heures avant. La vengeance par l’altruisme, c’était mon délire (c’était aussi une façon de leur montrer gentiment qu’il fallait pas trop me chauffer).

buffy-fightingKESKYA

Mais tout ça, c’était dans ma tête. Encore aujourd’hui, il m’arrive d’être profondément frustrée après un épisode de Buffy ou en sortant d’un film de super-héros parce que je suis terriblement normale, que je n’ai pas de super-pouvoirs, que tout le monde se moque de mes bras de sauterelle et que j’ai la forme physique d’un escargot écrasé en bord de route.

Moi j’aurais voulu tataner la gueule des méchants toute la sainte journée, sauver le monde, faire des pirouettes sur les toits des immeubles, porter une tenue mi-sexy mi-menaçante, mais au lieu de ça, je traîne en jogging toute la journée en écrivant des trucs.

https://www.youtube.com/watch?v=EzPgyRYbcOQ

Et finalement, c’est pas plus mal. Être l’Élue, c’est aussi passer son temps à se manger des pains dans la gueule, à protéger sa famille et ses amis, à perdre sa famille et ses amis, à presque-mourir, à mourir complètement, à courir partout, à tomber amoureuse des mauvaises personnes et à perdre les bonnes, bref, c’est compliqué.

On peut plus dormir tranquille parce qu’il y a toujours un con pour surgir de nulle part et essayer de nous tuer ou de détruire le monde, on peut pas passer une soirée tranquille avec ses potes sans que ça parte en vrille, et on peut même plus niquer sans que l’amour de notre vie se transforme en gros chien sans race.

Et une vie comme ça, finalement, ça me fait moyennement rêver. Déjà parce que je suis beaucoup trop flemmarde pour ces conneries et que si on me confiait le sort de l’Humanité, je laisserais tout le monde crever pour regarder les Razmoket, et puis parce que je suis déjà assez trouillarde comme ça, pas la peine d’en rajouter. C’est une chose de se faire des films avant de dormir en imaginant un être mal intentionné s’introduire chez soi, c’en est une autre de devoir l’appréhender comme une réalité probable.

Drames et vies dissolues

Dans les bonnes séries dramatiques comme dans les mauvaises, il se passe BEAUCOUP de choses. Beaucoup trop, en réalité, mais on a parfois besoin de rebondissements incroyables pour nous pousser à regarder la suite d’une série, sinon on s’en désintéresse vite.

Résultat, on arrive à nous offrir des séries sur des femmes au foyer désespérées qui vivent des trucs genre suicide, meurtre, kidnapping, crash d’avion, tornade, tromperies, enfants échangés à la naissance et j’en passe à longueur d’année, comme si c’était parfaitement courant. C’est bien ce qui se passe dans toutes les banlieues pavillonnaires du monde, d’ailleurs.

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Il y a aussi des séries comme Six Feet Under, qui se déroule dans une maison funéraire, et dans laquelle un famille se déchire pendant cinq saisons dans une ambiance glauque et déprimante. Et comme une couillonne, je me laisse prendre au jeu, me surprenant à penser que si j’avais grandi dans un environnement pareil, peut-être que je serais quelqu’un de plus intéressant, que j’aurais plus de talent et plus de choses à dire. Si j’étais Claire Fisher, je morflerais peut-être pour me construire, mais au moins j’aurais de la matière à travailler.

Et puis finalement je jette un oeil à ma vie et je me rends compte qu’il y a déjà assez de bordel dedans sans qu’on ait besoin d’en rajouter, et que de toute façon je ne supporterais pas bien longtemps de vivre dans un environnement aussi nocif et malsain.

C’est toujours mieux à la télé, quand tout est romancé et bien mis en scène, que les gens sont beaux même quand ils sont laids et que la misère prend des dimensions tellement dramatiques et disporportionnées qu’elle en devient presque belle.

Mais en réalité, ces histoires là, ça pue du fion. On peut même pas passer un anniversaire tranquille sans que ce soit le bordel et que tout le monde soit mal à l’aise, et moi ça m’angoisse beaucoup trop, pour être honnête.

Mais parfois, quand on s’emmerde, on se surprend à rêver à de grandes choses, on a envie de ressentir quelque chose de fort, même si ça doit être négatif, pour se sentir vivre. Et quand on passe trop de temps devant des séries qui traitent de thèmes sombres, violents, cruels et douloureux, alors qu’on est confortablement installé dans son lit à rien foutre, ça peut paraître plus attirant que ça ne l’est.

Fort heureusement, tout ceci reste donc du côté de la fiction, et je continue à vivre ma petite vie pas si tranquille que ça, loin des vieux fantasmes refoulés engendrés par ces milliers d’heures passées devant des écrans.


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Les Commentaires

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Avatar de Wil
9 juillet 2013 à 04h07
Wil
Moooooooon dieu, quand j'ai vu la photo de SFU, j'ai vénéré Mad' comme jamais !
J'aime cette série d'amouuur, j'ai vu tous les épisodes en boucle, elle est tellement génialissimetropénormedelamortquituelavachec'esttropbienyahaaaaa ! uppyeyes: 
Et je ressens exactement la même chose par rapport à Claire, dans le sens où je suis photographe amateur(e) et qu'il m'arrive de rêver d'avoir une vie plus excitante, pour avoir plus de matière à m'exprimer et travailler.
Sur ce, je me retire aux confins de mon imaginaire, sous les draps, bisous aux Madz et merci pour cet article !
(Et moi aussi je kifferais bien une invasion zombie pour éclater de la cervelle)
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