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Bouillon de multi-cultures — Carte postale de San Francisco

Léa S. est partie plusieurs mois en stage à San Francisco. Après vous avoir dressé un calendrier des fiestas dans la ville, elle vous parle de sa diversité culturelle, avec des trucs à manger dedans.

La dernière fois, je vous avais laissé-e-s à San Francisco au milieu des serpentins et des gens surlookés qui bougeaient leurs boulis dans les rues — bref, un scénario digne de Flashdance. Il est donc temps de retrouver un peu son sérieux pour causer un peu des habitants de la ville quand ils ne sont pas occupés à faire les zouaves, c’est-à-dire la plupart du temps.

San Francisco héberge approximativement 805 000 personnes sur 601 km², si j’en crois le monsieur du Routard. Ca fait quand même une légère différence avec un petit village de campagne.

Contrairement à ce que tu pourrais imaginer, tous ces individus ne ressemblent pas à des clones du genre 7 à la maison ou Walker Texas Ranger. San Francisco, c’est un peu la démographie de la salade grecque : on y trouve des gens d’un peu toutes les sortes qui se mélangent joyeusement, et le mix se déguste hiver comme été.

« Je suis pas un, je suis plusieurs, je suis un vrai bordel »

Melting_pot

San Francisco ressemble à la colocation de Romain Duris dans L’Auberge espagnole : un sacré melting-pot qui dépote.

Pour te la faire courte, il n’y pas un seul véritable et unique modèle de San Franciscain. La ville a accueilli, encore plus que toutes les autres, des vagues d’immigration successives. Du coup, tu y trouves des tonnes de nationalités, de confessions et de traditions différentes qui vivent les unes à côté des autres.

La mentalité globale est plus tolérante que dans d’autres parties des États-Unis. Plusieurs personnes qui se sentaient discriminées dans leur pays d’origine m’ont expliqué s’être senties « chez elles » à San Francisco, tout simplement parce qu’elles n’étaient pas cernées par les préjugés. La ville est aussi une des plus ouvertes envers la communauté gay en Californie, où les droits des homos ne sont pas forcément au beau fixe.

harvey-milk

Les effets secondaires de la diversité culturelle, c’est que les habitants de San Francisco ne parlent pas anglais avec l’accent new-yorkais de Sarah Jessica Parker. Chacun ajoute à son bagout la petite touche exotique de ses racines.

Ça a un charme fou, mais ça rend parfois le taux de compréhension de la conversation assez infime. Imagine un touriste qui viendrait en France et se retrouverait dans une ville habitée par des Chtis, des Marseillais et des Basques. Tu auras alors une bonne idée de mon sentiment de détresse la première fois que je suis montée dans le bus.

Bref, si tu viens à San Francisco pour dorer un peu la pilule de ton accent anglais, autant te dire que tu vas galérer. En revanche, tu vas apprendre à déchiffrer mentalement toute tentative de communication qui se rapproche de la langue de Shakespeare,

ce qui fera de toi le Champollion du parler anglo-saxon.

Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi

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Qui dit plein de nationalités dit aussi plein de nourritures différentes. Et ça, c’est un peu le top du top pour tes papilles. Pas besoin de te croiser les cheveux en tresse épi avec les pages blanches pour trouver une cantine : chaque communauté implantée à San Francisco a son quartier, donc il suffit d’y ramener ton fessier suivant le menu que tu auras choisi.

  • Chinatown et Sunset : Si les nems et les rouleaux de printemps te parlent, c’est dans ces endroits qu’il faut te rendre ! Sunset est plutôt résidentiel mais comme la communauté chinoise y fait ses courses, tu peux y trouver quelques produits intéressants. Si tu veux tester de vrais bons restaurants asiatiques avec toute la déco kitsch d’usage, ça se passe à Chinatown.
  • North Beach : Avant, c’était the place to be pour les Américain-e-s d’origine italienne. Aujourd’hui, c’est surtout un quartier un peu chicos. Les restaurants italiens ne sont pas forcément donnés avec un porte-monnaie d’étudiant-e, mais je peux te confirmer que les lasagnes et la parmesane sont aussi bon que ceux de ma mamie.
  • The Mission : Clairement, tu te croirais au Mexique. Les murs sont recouverts de graffitis aux couleurs aussi pétantes que les plumes d’un cacatoès et les gens parlent plus espagnol qu’anglais (ce qui peut être pratique, si tu as bien suivi). The Mission regorge de taquerias, ces toutes petites enseignes où tu peux te faire péter le bide de tacos et de quesadillas.
  • Japan Town : Comme son nom l’indique, c’est le quartier japonais. Je n’en ai pas testé les restaurants, mais les brioches fourrées aux haricots rouges et les sushis frais achetés pour pas trop cher dans un supermarché m’ont laissé un souvenir ému.

Un peu partout ailleurs, tu peux aussi dévorer des mets libanais, arméniens ou encore marocains… Le plus drôle reste de prendre des risques.

Comme la fois où j’ai mangé un plat yéménite plus épicé qu’un tube des Spice Girls.

J’ai un estomac de constitution à peu près classique, ce qui fait que j’ai pleuré comme une fontaine pendant tout le repas. Mon tube digestif a fait quelques réclamations à l’accueil de ma bouche. Mais sans regrets : c’était très bon sur le moment.

« Pardon my french »

Frenchy

Soyons clairs : débarquer avec tes gros godillots à San Francisco si tu es une Frenchie n’a rien, mais alors rien d’original. D’ailleurs, Maxime Le Forestier et sa guitare l’ont fait avant toi.

Dans la ville, la communauté d’expatriés est très grande, et hyperactive. Elle s’étend même tout autour de la Baie, dans un rayon de 50 kilomètres. Les Frenchies de San Francisco ont leur lycée, leur église, leurs associations dédiées à tout un tas d’activités qui vont de la pétanque à la cuisine, leur magazine sur Internet, leurs entreprises implantées dans la Silicon Valley… Et aussi leurs coins pour trouver de la bouffe « comme à la maison », ou presque.

Le bistrot à la française de San Francisco s’appelle le Café de la Presse, et il est situé près de Chinatown. L’autre enseigne frenchie qui fait fureur mieux qu’Arthur, c’est la Boulange. En gros, la chaîne vend des pâtisseries et des sandwichs dont le pain s’approche à peu près du « vrai » de chez nous. C’est d’ailleurs un Français, Pascal Rigo qui a lancé la Boulange en 1999 à San Francisco. Le concept est un poil snob et un peu chéros, mais il a fait un carton… à tel point qu’il a été racheté par Starbucks !

Personnellement, je trouve ça un peu dommage d’aller manger franchouillard alors que j’ai parcouru 9 000 kilomètres pour rallier le pays des donuts et des hamburgers qui défoncent à l’aise n’importe quel McDo. Cela dit, c’est toujours bon de savoir qu’en cas de blues passager, tu peux aller te réfugier dans les bras d’une quiche lorraine.

frenchguy

Mais la french touch ne se limite pas à quelques lieux gastronomiques. Le béret et la baguette sont PARTOUT à San Francisco. Quel que soit le quartier dans lequel tu te trouves, si tu commences à baragouiner dans la langue de Molière, il y a une très forte probabilité pour que tu tombes sur un expat, ou sur un local qui a étudié le français. Mieux vaut donc ne pas tenter les blagues salaces dans le MUNI passé minuit. Crois-moi.

Comme de nombreux étrangers, beaucoup d’Américains à San Francisco ont une vision de la France qui ressemble à un film de Woody Allen, de la même façon que nous les imaginons parfois comme un gigantesque Hollywood.

Ceux que j’ai rencontrés avaient les yeux brillants comme du papier alu dès qu’ils savaient d’où je venais. Quand tu as l’habitude d’être compressée dans le métro au quotidien entre deux râleurs en costard, c’est assez dingue de se rendre compte que Paris, Versailles et les Châteaux de la Loire filent encore des orgasmes culturels à quelqu’un.

Le mot d’ordre si tu te rends à San Francisco est donc la curiosité. La ville n’est pas un paradis pour Bisounours roses qui soupirent dans la guimauve, loin de là. Mais les gens sont toujours prêts à discuter è Ce qui est plutôt sympa si tu traînailles dans les rues ou si tu sautilles sur place en attendant que le métro daigne pointer son arrière-train.

Certes, tu ne te feras pas des amis pour la vie, mais les échanges sont surprenants : parfois totalement WTF, parfois mignons, parfois tristes, et au final hyper enrichissants.

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