Doucement, on en apprend de plus en plus sur Admission Post-Bac (APB), l’étape tant redoutée des élèves de terminale. Six mois après la demande de l’association Droits des lycéens d’accéder à l’algorithme appliqué pour les filières « en tension » (très demandées avec une forte sélection), elle vient finalement de l’obtenir d’après ÉducPros !
Pour le contexte, il faut savoir qu’il existe sur la plateforme des filières sélectives et des filières non-sélectives. Il est en principe interdit de sélectionner sur dossier à l’entrée à l’université.
Seulement, et c’est là toute l’ambiguïté du processus, il existe parmi les filières non-sélectives des formations qui n’ont pourtant pas les capacités d’accueillir tou•tes les étudiant•es qui voulaient y entrer. C’est le cas, par exemple, de la filière STAPS en sport, où l’on parlait jusque-là de tirage au sort.
En réalité, c’est à travers un algorithme que cette sélection est faite. Et si l’association Droits des lycéens s’est penchée sur le sujet, c’est à cause de son opacité, comme me l’explique Augustin Ruggieri, vice-président :
« La loi définit certains critères à prendre en compte dans ce cas là, et on s’est rendu compte que l’algorithme n’était pas public, et qu’on ne pouvait donc pas vérifier si ces éléments étaient bien ceux qu’il prenait en compte. […] On veut faire la lumière sur ce processus, c’est pour ça qu’on a fait la demande en mars. »
La demande satisfaite, il s’agit désormais d’étudier ce code source pour en comprendre le fonctionnement, ce qui s’annonce relativement compliqué :
« On a des lycéen•nes qui aiment bien l’informatique, mais ça a intéressé pas mal de chercheur•ses et d’informaticien•nes qui nous ont contacté depuis mars, notamment du CNRS, et qu’on va relancer.
Il y a aussi déjà des gens qui travaillent sur une plateforme participative. Mais il semblerait que l’algorithme comprenne pas mal d’abréviations que seule l’Éducation Nationale utilise, […], il nous faudrait une sorte de dictionnaire fourni par le ministère. »
Si vous souhaitez donner un coup de main, ça se passe sur Github. Une fois décodé, il s’agira de rendre intelligible pour les lycéen•nes le processus de sélection :
« On veut créer un document compréhensible par tous, pour que les lycéen•nes fassent leur liste de vœux en connaissance de cause, en sachant sur quels critères ils/elles sont sélectionné•es. »
Et si on lui demande comment compte agir l’association une fois que tout sera clair, Augustin Ruggieri tempère :
« On se base sur deux principes, la transparence donc, et la légalité. […] Sur la légalité, on veut voir si ce qui est mis en place respecte les lois. Mais on n’est pas un syndicat, on n’est pas politisés, ça touche à un débat beaucoup plus large et complexe sur la sélection à l’université. Donc si ce n’est pas légal, l’idée est de mettre le tout en cohérence, il faut que soit l’algorithme, soit la loi, change. »
De quoi relancer le débat sur la sélection à l’université donc, déjà animé suite à la réforme de la sélection en master. Encore un sujet sur lequel il faudra certainement interpeller les candidats à la Présidentielle, histoire de savoir ce qui se cache derrière nos votes à propos de ce sujet !
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Les Commentaires
Oh, et on parie combien qu'une fois que l'algorithme aura été traduit ( si il l'est ) on aura droit à quelques joyeuses modifications du système APB ? . Il me semble qu'ils s'amusent à innover avec à peu près tous les ans donc ce sera pas la première fois.