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Actualités France

J’ai testé pour vous… les 24 heures du Mans

Histoire de se coucher moins bête, Gingermind a décidé de se rendre pour la première fois sur le circuit des 24 heures du Mans. Ce fut un week-end bruyant, spectaculaire, passé à toute allure !

Pour celles qui découvrent

Les 24 heures du Mans c’est la course automobile mythique de France, considérée comme la plus grande course d’endurance au monde. Comme son nom l’indique elle dure 24 heures, ce qui représente un sacré challenge pour les pilotes (qui se relaient bien sûr, je préfère le préciser quitte à enfoncer des portes ouvertes ; on ne fait pas passer une nuit blanche à des pilotes qui piquent des pointes à plus de 300 km/h !).

Cette année l’équipage gagnant (dans la catégorie LM P1) a réalisé 348 tours de circuit à une vitesse moyenne de 198 km/h !

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Il y avait du monde pour accueillir l’Audi n°2 pilotée par Loïc Duval, Tom Kristensen et Allan McNish qui remportent la victoire.

Sans rentrer dans les subtilités techniques qui permettent d’apprécier la course comme un-e vrai-e pro il faut déjà retenir qu’il y a quatre catégories de voitures qui courent en même temps sur le même circuit.

  • Le Mans Prototype 1 (LM P1) : catégorie qui intéresse tout le monde puisqu’elle accueille les meilleurs bolides à la pointe du progrès conduits par les meilleurs pilotes.
  • Le Mans Prototype 2 (LM P2) : qui permet généralement aux pilotes de faire leurs armes avant de monter en LM P1.
  • Le Mans Grand Tourisme Endurance Pro (LM GTE Pro) : pour cette catégorie et la suivante, les véhicules engagés doivent être issus de voitures destinées à la route.
  • Le Mans Grand Tourisme Endurance Amateur (LM GTE Am) : idem que la précédente, mais avec des amateurs au volant.

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Ça va mieux avec des images : en haut une LM P2 ; en bas, une GTE Pro (source)

Toujours pour simplifier on peut dire qu’il y a quatre catégories de personnes sur les 24h du Mans :

  • Les pilotes a.k.a. les dieux du stade circuit
  • Les teams : l’ensemble du personnel automobile qui est derrière les pilotes et qui rend la course possible. Les mécanos, ingénieurs, ouvriers qui s’occupent de régler tous les détails techniques avant et pendant la course et dont le travail est salué tout au long de l’événement.
  • Les autres personnes travaillant sur les 24h : aux postes de contrôle et d’accueil, à l’animation, à la restauration. Des gens qu’on a un peu tendance à oublier alors qu’ils ne dorment pas beaucoup non plus !
  • Les spectateurs bien entendu.

Et des médias pour couvrir le tout. Beaucoup de médias !

Les 90 ans des 24 heures du Mans

Créée en 1923, la course célébrait ce week-end ses 90 ans. Toute l’année, des opérations spéciales ont été mises en place, notamment l’élection des onze voitures les plus emblématiques de l’histoire des 24 heures du Mans.

La plupart des commémorations organisées retraçaient l’historique de la course et permettaient de voir les progrès techniques accomplis depuis ses débuts (premier moteur diesel, premier moteur hybride…).

La compétition est en effet bien loin de se limiter aux pilotes sur le circuit. Les 24h du Mans sont d’abord une course à l’innovation entre les constructeurs (Audi, Toyota, Nissan, Aston Martin, Porsche etc.).

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La sympathique Ferrari 166 MM de 1949

Durant la course, les speakers n’ont pas manqué de donner au public toute une série d’anecdotes comme le fait que jusqu’en 1970 les pilotes ne démarraient pas assis dans leur bolide mais à pied : ils couraient pour rejoindre leur voiture ! Une procédure de départ originale mais dangereuse puisque les pilotes, pressés de démarrer leur engin, avaient tendance à oublier de s’attacher correctement ou refermaient mal leur portière…

Quand on voit les règles de sécurité en vigueur aujourd’hui, on mesure le chemin parcouru ! Cette 90ème édition restera cependant endeuillée par le décès d’Allan Simonsen moins de dix minutes après le départ. La mort du pilote danois de 34 ans nous rappelle que

la course automobile reste un sport dangereux. Aucun accident mortel n’était survenu depuis 1997.

L’ampleur de l’événement

Le site est gigantesque et accueille près de 250 000 visiteurs. Difficile de ne pas s’en rendre compte quand on voit l’étendu des parkings et des campings ! Certain-e-s ont planté leur tente depuis longtemps et attendent l’événement toute l’année.

Pour les passionné-e-s la course ne se limite pas au seul « week-end des 24h » (le samedi et dimanche). Elle dure toute une semaine avec notamment les essais et qualifications (le mercredi et le jeudi qui précèdent la course).

Mais c’est quelques heures avant le départ que le plus gros de la foule afflue vers le circuit. Découverte des stands, photo de famille des pilotes, mise en épi des voitures, hymnes nationaux, parachutistes… c’est une véritable mise en scène jusqu’au top départ tant attendu.

Dans les tribunes l’ambiance est à son comble mais même en dehors du Village (le « cœur » de la course) on passe de très bons moments. Des écrans géants situés aux endroits les plus stratégiques retransmettent la course en direct et les spectateurs se réunissent dans les virages puisque c’est là qu’on observe les manoeuvres les plus spectaculaires… et la majorité des accidents.

Aux 24 heures du Mans on trouve de tout : des habitué-e-s de la première heure armé-e-s de tout le matériel nécessaire (chaises pliantes, poncho en plastique, casque anti-bruit par-dessus la casquette collector), des gangs de bikers et des scouts venus assister à la messe du dimanche… Beaucoup d’étrangers également : entre les pilotes et les équipes de stands, les 24 heures rassemblaient cette année 33 nationalités différentes et certain-e-s n’hésitent pas à faire le déplacement pour soutenir leurs compatriotes.

Où sont les femmes ?

Aux 24h on cherche les madZ en vain ! La tranche d’âge 18-25 ans est largement sous-représentée chez la gente féminine. Si vous êtes sur place attendez-vous à sortir du lot et à des regards franchement surpris (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les regards sont heureusement « surpris », pas « hostiles »).

Sur la douzaine de jeunes spectatrices avec qui j’ai discuté, AUCUNE ne se considérait comme une passionnée d’automobile. Certaines étaient venues avec un groupe d’amis, la plupart accompagnaient leur petit copain (les 24h du Mans, lieu de rendez-vous romantique par excellence ?)… Même pour celles qui revenaient depuis plusieurs années, la course n’était pas la première motivation.

C’est probablement un effet secondaire de l’ampleur de l’événement : l’atmosphère, l’ambiance au camping, la fête foraine, les concerts nocturnes, l’ensemble des animations organisées justifiaient à leurs yeux le déplacement.

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Être une femme aux 24h du Mans : un avantage stratégique non négligeable.

Mais ça c’était avant de rencontrer Lisa, 21 ans, qui a vécu ces 24h du Mans de « l’autre côté de la barrière » en travaillant pour la team OAK Racing (catégorie LM P2). Le reste de l’année, Lisa travaille dans une autre équipe qui ne participe pas aux 24h mais elle vient toujours prêter main-forte pour ce week-end mythique car cela lui donne l’occasion de vivre l’événement de l’intérieur.

Son rôle était de gérer les invités (les partenaires, gros clients etc.) et de les guider d’une zone du circuit à une autre. Lisa a donc toutes les accréditations pour se balader entre les loges, paddocks, stands et elle adore ça ! Elle a assisté à son premier grand prix à l’âge de 14 ans et sait depuis qu’elle veut travailler dans le milieu.

Ce que Lisa pense de la sous-représentation des femmes dans le secteur ?

« Ça va de mieux en mieux. Quand j’ai commencé à bosser dans le milieu j’avais vraiment l’impression d’être toute seule mais au fur et à mesure qu’on gagne en responsabilités, on connaît de plus en plus de monde et je suis amenée à travailler avec plus de femmes. D’ailleurs ma team manager est une femme et cette année il y a deux femmes parmi les 158 pilotes des 24h… ce qui est… exceptionnel ! » 

Les 24 heures du Mans, en conclusion…

Si vous êtes une passionnée, vous n’avez évidemment pas attendu cet article pour vous intéresser aux 24 heures du Mans. Dans le cas contraire, je dirais que ça vaut le coup d’y aller au moins une fois rien que pour se rendre compte du bruit des moteurs. Emportez des boules Quies et allez-y avec une copine pour vous perfectionner en langage des signes pendant tout le week-end !

Personnellement, même sans places dans les tribunes j’ai trouvé que nous parvenions toujours à bien nous placer (la chance des débutantes ?)  mais il faut le reconnaître, c’est un peu comme le défilé du 14 juillet : les images sont toujours plus belles à la télé !

Connaissais-tu déjà l’événement sur le bout des doigts ? As-tu l’habitude de le regarder ou est-ce que vraiment les voitures ce n’est pas pour toi ?

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Les Commentaires

9
Avatar de Grindhouse
24 juin 2013 à 23h06
Grindhouse
Je suis Parisienne mais mon copain est du Mans du coup les 24H j'connais bien ça.

C'est dingue comment la ville change juste pour ce week end. C'est bien plus festif il faut l'avouer bien jsuis pas trop voitures (pour ne pas dire du tout)

J'ai souvent fait pour faire plaisir à mon copain les 24h moto et franchement à la fin du week end j'en avais plein les oreilles et plein la tête.

Mais bon, c'est un peu la fierté du Mans.

En tout cas ne faites de stage à proximité du circuit du Mans pendant les 24h sinon vous allez galérer à rejoindre votre lieu de taff >___<
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