La vidéo ci-dessous est un hommage aux films qui nous ont touché∙e∙s, qui nous ont fait rêver, voyager, débattre sur des sujets importants. On ne peut qu’avoir un sourire nostalgique en reconnaissant ces scènes cultes de l’histoire du cinéma, du regard mystérieux de James Dean dans La fureur de vivre à Leonardo DiCaprio s’écriant « Je suis le roi du monde » dans Titanic, en passant par la pose de yoga improbable de Keanu Reeves dans Matrix.
Ah tiens… vous ne remarquez rien ?
Au niveau des acteurs, d’abord : les seules personnes non-blanches aperçues sont Jamie Foxx, dans son rôle de Django, et les acteurs des Sept Samouraïs et de Rashomon, deux films japonais des années 1950.
Au niveau des réalisateurs, cette tendance se confirme : le compteur affiche quasiment 100% d’hommes blancs, à l’exception d’Hayao Miyazaki, présent dans la liste grâce au Voyage de Chihiro et Princesse Mononoke
, Ang Lee, avec Brokeback Mountain, et enfin Akira Kurosawa (Les Sept Samouraïs et Rashomon). La seule femme est Lana Wachowski, qui n’avait pas encore effectué sa transition au moment où elle a réalisé Matrix avec son frère David.
Sur presque 230 films, ça pique un peu.
La principale raison de cette homogénéité est, tout simplement, que nous vivons dans une société patriarcale et raciste : les gros producteurs sont plus susceptibles de financer le projet d’un homme blanc que celui de toute autre personne, donc statistiquement, comme il y a plus de films réalisés par des mecs et/ou avec un mec en premier rôle… il y a plus de films « cultes » dans ces catégories-là aussi !
De plus, les femmes ne sont pas encouragées à se lancer dans une carrière à risque et à fortes responsabilités, comme la réalisation cinématographique ; ou du moins, elles le sont encore trop peu. Réfléchissez : pouvez-vous nommer un succès de box-office mondial réalisé par une femme ces dix dernières années ? Pour ma part, après Zero Dark Thrity (Kathryn Bigelow), Twilight (Catherine Hardwicke) et Fifty Shades of Grey (Sam Taylor-Johnson), je cale un peu.
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Deuxièmement, il faut bien se rendre compte que non seulement le jeune homme à l’origine de ce montage est français (je comprends que Pierre Niney soit talentueux, mais Un homme idéal, film culte ? Déjà ?), mais il a aussi mis en avant des films ayant connu un gros succès au box-office, pas ceux ayant été salués par la critique. Les deux se rejoignent parfois, mais pas toujours ! Les films non-occidentaux, même ceux ovationnés par la critique, sont considérés comme moins exportables et restent donc cantonnés aux cinémas d’art et essai ; leur absence dans ce montage s’explique de cette manière.
Bien entendu, si ces films ont eu du succès, c’est parce qu’ils sont bons. Même très très bons, pour certains. J’espère seulement que quand quelqu’un fera un montage du même type pour célébrer les 200 ans du cinéma, la liste comprendra un peu plus de diversité.
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Les Commentaires
Oh oui un article sur le white washing.